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Le SOLAIRE, ca marche, MOTEUR

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Le SOLAIRE, ca marche, MOTEUR  Empty Le SOLAIRE, ca marche, MOTEUR

Message  OYABIO Ven 29 Juin - 6:06

Source : http://blogs.mediapart.fr/blog/hlnlink/270612/autonomie-des-peuples-grace-la-production-d-electricite-propre-une-parabole

il CONVIENT d'être optimiste, face à l'esprit très limité de certains, car trois choses sont inépuisables sur cette terre, du moins à échelle humaine :

- l'énergie solaire ;

- l'ingéniosité humaine ;

- l'amour inconditionnel du sage qui a dépassé son égo limité.

Pour s'en tenir aux deux premières, celles qui sont à notre portée immédiate, la troisième demandant un peu plus de pratique, je me permets de vous soumettre l’observation suivante :

un moyen simple de produire du courant électrique propre et renouvelable n’est pas encore suffisamment reconnu et utilisé. Il s'agit de la production localisée d'électricité par concentration du rayonnement solaire sur un moteur stirling au point focal d'une parabole mobile (qui suit le soleil).

Voir par exemple les produits « Trinum » et « Solar shell » dans le document ci-joint et sur le site d'Innova : http://www.innova.co.it/ , entreprise italienne. Ces appareils sont diffusés notamment par Thermoradiances sise à Crissier, près de Lausanne (http://www.thermoradiances.ch/thermique-suncollect-trinum.htm).

C'est la filière dite héliothermodynamique haute température.

Mais sans le gigantisme des centrales solaires du type Gemasolar en Espagne (à Fuentes de Andalucia près de Séville).

Au contraire, il s’agit de rester à échelle humaine, familiale. Des fabricants français de moteurs stirling existent, comme par exemple Eosgen (à Craponne, Rhône-Alpes) qui propose justement un modèle spécial énergie solaire, Mini-Orbem (1 à 3 kW), cf http://www.eosgen-technologies.com/moteur_stirling_036.htm, tout en bas du texte inclus dans la page web.

Dans un avenir proche, chaque famille européenne volontaire pourrait ainsi fabriquer de l'électricité grâce à cette technologie maîtrisée, simple et efficace, propre, et qui engendre très peu de pollution sonore.

Notamment bien sûr en Grèce, Italie, Espagne, Portugal, Chypre et Malte, pays si fortement éprouvés par la crise (mais aussi dans la moitié sud de la France).

Outre dans les jardins, on peut mettre ce type de machine sur les toits des immeubles, ainsi que sur l'arête ensoleillée (Sud) des bâtiments résidentiels, industriels ou tertiaires. Soit des millions de dispositifs autonomes, qui peuvent permettre par exemple :

- de charger gratuitement les batteries des véhicules électriques ;

- de climatiser maisons, bureaux et usines car ce dispositif produit de l'électricité et de la chaleur, par co-génération. Cette dernière peut être convertie en froid, toujours par la technologie du moteur stirling... Un avantage certain pour les pays chauds l'été ;

- d'alimenter le réseau électrique : j’en ai fait part au responsable de la production d’Enercoop, M. Sylvestre Couzon, qui s’est montré intéressé ;

- et tout système de stockage de l’énergie possible et imaginable : la recherche-développement est intense dans ce domaine, c’est un grand chantier qui laisse augurer beaucoup d’avancées dans un avenir très proche (*).

L'Union européenne (Banque européenne d’investissement) pourrait aider l'outil industriel actuel à se reconvertir (secteur automobile notamment), et favoriser des structures bancaires réellement coopératives qui accorderaient des prêts aux particuliers pour s'équiper (**).

Ce type de système :

- a un très bon rendement (il faut de l'ensoleillement direct, mais il y en a partout, même si c'est plus ou moins selon la latitude, la saison et les nuages),

- s'amortit rapidement, excellent retour sur investissement ;

- a une durée de vie de plusieurs dizaines d'années ;

- puis est recyclable à 100%.

La voilà, la bouffée d'oxygène pour l'Europe !

- pour l'industrie, à convertir d'urgence ;

- pour les familles, asphyxiées financièrement par le chômage ;

- pour la pollution et le climat.

« Last but not least », ce système permet de lever facilement un impôt (qui serait dévolu au fonctionnement et à l’action des institutions européennes), les paraboles étant repérables par photo aérienne !

Européenne dans l’âme, je suis extrêmement chagrinée de voir comment notre continent est actuellement chahuté par la crise financière.

Eh bien il me semble qu’un tel projet peut donner à l’Europe l’impulsion qui lui manque :

- d’une part pour se sortir des égoïsmes nationaux et créer une vraie solidarité basée sur un projet concret,

- d’autre part pour effectuer doucement mais fermement une transition énergétique qui la libérera enfin de son addiction, ruineuse et dangereuse, aux énergies obsolètes (fossiles et nucléaire). Au gaz russe et à l'uranium (http://energie-climat.greenpeace.fr/au-niger-areva-empoisonne-l-eau-l-air-et-la-terre).

C’est une idée qui ne peut que rencontrer l’assentiment et la coopération financière de

l’Allemagne, leader en matière de volontarisme envers les énergies vertes.

Ce qui laisse entrevoir un réel espoir, c’est l’écho que rencontre Jeremy Rifkin, et sa « 3ème révolution industrielle », auprès des hautes sphères de l’UE (Commission, chancelière Merkel…)

Car l’idée développée ici est totalement en phase avec ce que dit ce prospectiviste : il faut que chacun produise son énergie, et on va créer un « internet de l’électricité ».

D’ailleurs, étant donné la possibilité constitutionnelle récente d’interpeller la Commission européenne sur un sujet particulier, par une pétition recueillant au moins un million de signataires, je pense qu’il faudrait songer sérieusement à en parler à la Fondation Nicolas Hulot, à Greenpeace, au WWF, etc. Qu’en pensez-vous ?

N’est-ce pas ainsi qu’on restaurera l’idée de l’Europe pour les peuples et par les peuples dignes, parce qu’ensemble on sera parvenus à moins dépendre des marchands d'énergies sales ? L'Europe aura repris confiance en elle, et on pourra enfin lutter contre les mafias, les vendeurs d’armes, les paradis fiscaux…

Il est là le changement de paradigme : les peuples ne courberont plus l’échine et vont reprendre le pouvoir sur leur avenir ; Victor Hugo est né à Besançon, je le rappelle ;-)

Ensuite (plus exactement, en même temps), il faut penser bien sûr au reste du monde, et notamment à l’Afrique.

Plutôt que d’y implanter des "Desertec", opérations hyper-centralisées et à haut risque géopolitique (engendrant intrinsèquement corruption et dérives policières, tout comme le font les industries extractives), il serait infiniment plus profitable aux populations de bénéficier de paraboles génératrices d’électricité (notamment pour la santé, l'éducation et les télécommunications) + chaleur pour la cuisson des aliments + froid pour la climatisation.

Pourquoi ne pas imaginer que l’Europe se fixe pour objectif « une parabole installée chez nous = une parabole pour l’Afrique » ? Ce serait d’une grande force symbolique.

Allons encore plus loin…

Pouvez-vous aller jusqu’à imaginer comme moi que, tels des shadocks, les peuples pompent l’eau de mer (dont le niveau monte dangereusement) et la dessalent en concaténant des millions de paraboles, l’emmènent jusqu’au milieu des déserts, recréant partout des sols, les cultivant biologiquement et ainsi se nourrissent, tout en – grâce à l’évapo-transpiration – favorisant les précipitations, infléchissant ainsi le réchauffement climatique !!!

Commençons donc par le plus urgent : stopper l'avancée des déserts – les méthodes existent, comme l’ont bien montré Pierre Rabhi et autres agronomes de génie – , et stopper la progression de la désespérance (et d'Al Qaida/AQMI...).

Cette énergie partagée pourrait être une dynamique formidable pour la démocratie, contribuerait à donner du pouvoir aux familles et donc favoriserait l’émancipation des femmes.

Je suis bien consciente que de nombreux obstacles se dresseront sur la route, à commencer par la crédibilité, aussi je vous remercie de me dire – si vous en avez le temps – sincèrement ce que vous pensez de cette idée.

De même, il est probable que des tas de lobbies tentent de faire capoter le projet, à commencer par les pétroliers-gaziers, les nucléocrates ; et même les producteurs de dispositifs utilisant l’énergie photovoltaïque, chers à produire et difficiles à recycler…

Mais j’ai bon espoir que cette évolution rencontre l’assentiment d’une part croissante de politiques et de scientifique, et d'une opinion tellement secouée par les soubresauts du vieux monde qu’elle serait mûre pour lui emboîter le pas.

Pour réorienter l’avenir de nos descendants et de cette planète si belle, regardez toutes les plantes et les animaux, cette merveille que la « stupi-cupidité » (l’égo) de l’homme abîme…

Dans cette course contre la montre, soit vers l’abîme justement, soit vers la nouvelle terre (tiens, le titre d’un livre d’Eckart Tolle), j’ai voulu apporter peut-être un gramme de d’imagination.

En fait, outre votre avis, j’aurais besoin de quelques conseils pour savoir vers qui me tourner pour « faire avancer le schmilblick », si vous avez quelques idées… voici mes coordonnées : 12 rue Amédée Ponceau 25000 Besançon - téléphone 03 81 61 32 73 ; 06 62 94 46 13

Je vous remercie en tout cas pour votre attention,

Cordialement,

Hélène Nivoix

- 51 ans, une licence en sciences-naturelles, modeste fonctionnaire de l’Etat à la préfecture de Franche-Comté, secrétariat général pour les affaires régionales, comme assistante/documentaliste au service études prospective et évaluation ;

- atteinte d’une maladie auto-immune, pour moi la problématique de l’énergie est fondamentale ;

- je ne crois guère à la décroissance… l’être humain voudra toujours de la croissance ne serait-ce que celle du bien-être, de l’empathie et de la solidarité.

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Une parabole est un levier... voir plus bas le rapprochement avec l’étymologie du mot.

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« Si ce n'est pas moi, alors qui ?

Si ce n'est pas maintenant, alors quand ?

Edmond Jaber

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« Il n’existe qu’une chose plus forte que toutes les armées du monde, c’est une idée dont le moment est venu »

Victor Hugo

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L’argent est peut-être le nerf de la guerre, mais si l’énergie solaire était celui de la paix ?

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(*) on citera en exemple (non-exhaustif) :

- l'air comprimé : système par "piston liquide" développé par Enairys, startup émanant de l'EPFL de Lausanne, dont un prototype est actuellement implanté au Mont Soleil (canton de Berne, tout près de La Chaux-de-Fonds) ;

- l'hydrogène, dans des piles à combustible domestiques : voir à propos de la chaudière ene-farm de Panasonic l’article « Une pile à combustible venue du Japon » in Le moniteur du 22/5/2012 ;

- et, associée à l’hydrogène, la méthanation (à ne pas confondre avec la méthanisation) laquelle technique permettra de réinjecter du gaz dans les réservoirs et canalisations du réseau existants, tout en consommant du CO2 ! (formules : CO + 3H2 donne CH4 + H2O ou CO2 + 4H2 donne CH4+ 2H2O). Le scénario "Negawatt" en parle.

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(**) par création d’une banque éthique européenne de dépôt pour les particuliers.

Comme banques intéressantes, il existe déjà :

- Triodos Bank (Pays Bas, Espagne, Allemagne) ;

- La Banca popolare Etica Scpa (Italie) ;

- FIARE (Espagne) ;

- La Nef (France).

Ces trois dernières avaient d’ailleurs en projet de créer une structure en droit européen les réunissant... Mais, j’ignore pour quelles raisons, j’ai l’impression que ce projet est bloqué.

A cause de la Banque de France ? des institutions européennes ? des lobbies bancaires si actifs à Bruxelles… un mystère que, pour ma part, je voudrais bien voir éclairci.

Car sans impulsion, sans irrigation financière de l’économie réelle (notamment coopérative), point de projets, rien n’avance !

Dans le cas présent, c’est un vrai cercle vertueux qu’on enclencherait : les ménages empruntant pour devenir, au bout de quelques années seulement, propriétaires d’un outil de production énergétique leur garantissant une augmentation de pouvoir d’achat.

Il est selon moi très important et « smart » de coupler l’innovation énergétique et sociale avec l’innovation bancaire, et de faire du même coup un sacré pied de nez à la finance folle. C’est vraiment un message fort.

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(***)

"Le développement durable : une idée vague qui a caché les difficultés"

Nicolas Bouleau et Dominique Bourg - Le Huffington Post - 21 juin 2012

En 2012, nous fêtons le 20ème anniversaire du sommet de Rio et le 25ème du rapport Brundtland. Pas de quoi pavoiser, c'est un échec, celui du développement durable.

Si on compare la situation du monde il y a 20 ou 25 ans à celle d'aujourd'hui, eu égard aux deux objectifs du développement durable -- réduire les inégalités en termes de répartition de la richesse sur Terre et réduire les problèmes d'environnement globaux -- le bilan est cruel. La situation est désormais dramatique et nous avons perdu vingt à vingt-cinq ans vis-à-vis des grands enjeux.

Le premier concerne la répartition de la richesse sur Terre. Elle n'a jamais été aussi inégale. Le PIB par habitant atteint au Qatar 85600 $, et 79600 au Luxembourg pour 200 $ au Zimbabwe. Le Luxembourg est ainsi en moyenne 400 fois plus riche que le Zimbabwe, alors qu'à la fin du 18ème siècle, avant l'envolée de la révolution thermo-industrielle, il aurait été impossible de trouver une nation deux fois plus riche qu'une autre. Des centaines de millions d'Indiens et de Chinois connaissent une explosion de leur niveau de vie, mais au prix de la précarité et des très bas salaires réservés au plus grand nombre. Dans les pays anciennement industriels, les plus riches s'enrichissent, pendant que l'écrasante majorité voit son pouvoir d'achat rester au mieux quasi stationnaire. Aux USA par exemple, entre 1979 et 2003, les revenus des 20 % les plus riches ont progressé de 45,6 % contre 3,5 % pour les 20 % les plus pauvres. Le rapport de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (Cnuced) est sans ambiguïté : le nombre de pays très pauvres a doublé ces quarante dernières années en passant de 25 en 1971 à 49 en 2010.

Quant au second objectif sur l'environnement, on doit noter que la biodiversité, à savoir la diversité génétique qui conditionne l'adaptabilité des êtres vivants, se dégrade continûment et qu'on persévère à faire croire que de bons calculs économiques sauront la préserver. Un rapport récent vient encore de souligner la situation inédite où nous nous trouvons en matière océanique : les effets cumulés du changement climatique (acidification et réchauffement), de la surpêche, de la pollution et de la destruction des milieux marins, nous conduisent à une situation analogue à celles qui ont précédé les cinq grandes extinctions d'espèces. On craint même désormais un basculement de l'ensemble des écosystèmes terrestres.

Les ressources minérales connues et exploitées s'épuisent. Le recyclage ne sera pas d'un grand secours tant que le rythme d'augmentation annuelle de la production mondiale se maintiendra. Avec par exemple l'actuelle croissance de la production d'acier, soit 3,5 %, un taux de recyclage de 62 % ne fait que reculer de 12 ans l'épuisement des ressources estimées de fer (moins de cinq décennies). Il faudrait un taux de croissance inférieur à 1% pour assurer une efficacité au recyclage (plus de trois siècles).

Pour ce qui est du changement climatique, seule la crise financière a été capable de stabiliser les émissions qui sont maintenant reparties et atteignent globalement 5% de plus en 2010 que le précédent record de 2008. Si l'on considère les engagements pris par les différents pays à l'issue de Copenhague et de Cancun, nous serions sur une trajectoire nous conduisant à une augmentation de la température moyenne située entre 2,6° et 4°. A ce niveau les scientifiques estiment que le changement climatique n'est plus gérable en ce sens que des irréversibilités graves apparaissent (diminution des calottes glaciaires, de l'albédo terrestre, modification de l'anneau général des courants marins, etc.) et que les irrégularités saisonnières entraînent des dégâts impromptus ne permettant plus l'anticipation de politiques économiques et agricoles efficientes.

Si ces deux tendances (sociale et environnementale) se poursuivent, on ne voit pas comment peut se dérouler l'avenir autrement qu'en guerres de survie destructrices de populations entières et du cadre naturel.

Et pourtant, l'idée de développement durable pouvait paraître sur le papier séduisante. Elle semblait avec ses trois piliers (écologique, social et économique), sa volonté de concilier environnement et développement, Nord et Sud, ses principes de débat public et de précaution, rompre avec le monologisme économique qui domine la pensée comme la civilisation occidentales. Tout se passait comme si nous allions enfin reconnaître la diversité des dimensions propres à la réalité socio-naturelle.

Or, il n'en a rien été, l'obsession techno-économique a continué à l'emporter. Pourquoi ? Plusieurs raisons sautent aux yeux maintenant.

L'idée d'une harmonie quasi spontanée entre les dimensions économique, sociale et écologique était naïve ; c'était mésestimer la puissance des contrepoids requis pour limiter l'impérialisme naturel de la raison économique. S'est surtout renforcé le consensus des heureux de la compétition, à quoi va-t-il conduire sur le long terme? Les capitaines de l'économie savent gagner mais ce qui se passe pour les autres est laissé en jachère.

C'est un monde non solidaire qui se construit lentement. Nous vivons la victoire du néo-libéralisme qui se caractérise par la prétention à évincer tous les critères traditionnels d'évaluation (juste/injuste, légitime/illégitime, vrai/faux, etc.) au seul profit de la concurrence entre agents économiques dans le cadre d'une logique de marché.

Il faut reconnaître que c'est une erreur d'avoir tablé sur la logique du découplage de l'économie et des ressources (fossiles, minérales, d'eau douce et biotiques), et d'avoir ainsi voué une foi aveugle au seul progrès technique et son aptitude prétendue à dématérialiser les flux sous-jacents à nos économies.

La mondialisation a tout modifié. La rationalité de la course au développement est paradoxale à l'international. Il est intenable vis-à-vis des pays en essor économique rapide de leur dire "nous n'avons pas été sages, mais vous, vous devez l'être, quoique nous continuons à penser que la sagesse est mauvaise conseillère en économie".

La victoire du néolibéralisme signifie l'affaiblissement extraordinaire des Etats. Des Etats qui sont en voie de marginalisation, l'espace réservé à la chose publique semble chaque jour plus étroit. Des Etats qui ne peuvent plus battre monnaie et deviennent les otages des banques, des agences de notation et donc d'investisseurs privés. Des Etats qui n'exercent aucun contrôle sur les entreprises multinationales, qui ont laissé certaines d'entre elles jouir d'un monopole quasi mondial et qui se sont laissés entraîner dans un dumping fiscal ruinant les finances publiques.

L'économie exerce un empire sur la société jusqu'alors inconnu. Une telle emprise eût été impossible durant la guerre froide, quand faisait front une organisation alternative et hostile aux sociétés occidentales libérales. Désormais, plus rien ne semble pouvoir modérer l'individualisme généralisé et la cupidité cynique d'un petit nombre, richissime, vivant comme hors sol.

Or, cet affaiblissement des Etats intervient au pire moment qui soit. Face à des menaces environnementales d'une gravité inconnue dans toute l'histoire, nous aurions au contraire besoin d'une puissance publique en possession de ses moyens, disposant d'une forte légitimité, afin d'impulser le changement et de coordonner sur les scènes nationale et internationale les acteurs.

Il faut dire aussi que la générosité de la pensée de gauche est caractérisée par un curieux optimisme qu'elle semble trouver dans ses doctrines fondatrices et qui fait qu'elle réclame simplement une croissance mieux redistribuée.

Au-delà des diverses interprétations des luttes sociales, cette espérance se fonde ab initio sur la dialectique hégélienne du maître et de l'esclave, celui-ci finissant par l'emporter grâce à son travail. Mais cette dynamique est visiblement inopérante à l'échelle de la planète. Au lieu de la reconnaissance de l'égale dignité de tous rêvée par Hegel, l'inégalité du monde nous conduit à une minorité de plus en plus performante et riche, dominant une masse peu productive durablement pauvre.

Ces raisons sont toutes liées au monologisme occidental avec ses quatre wagons : l'affirmation sans bornes de l'individu (estampillée par la phrase de Margaret Thatcher "la société n'existe pas. Il y a seulement des hommes, des femmes et des familles" inspirée du libertarien Robert Nozick), l'analyse coûts-bénéfices qui permet de monétariser tout y compris les enjeux éthiques, la magie technologique c'est-à-dire la croyance dans le fait que les technologies sont aptes à résoudre par elles-mêmes toutes les difficultés, et enfin l'invasion de la catégorie de risque maniée par les techniques de communication en jetant le doute sur tout, sur les effets des médicaments, sur les causes des pollutions, sur le changement climatique, de sorte que finalement toute vérité s'estompe sauf la césure vraiment solide entre ceux qui possèdent et ceux qui ne possèdent pas.

Il faut abandonner le diptyque "développement durable", expression ambiguë que les faits ont biaisée et détournée en un slogan inopérant, et focaliser l'action sur la co-existence digne durable, en se plaçant absolument et institutionnellement à tous les niveaux dans un cadre pluraliste de respect mutuel des civilisations, des cultes et des usages. Cela signifie considérer parmi les valeurs fondamentales de toute doctrine y compris la nôtre, sa capacité à respecter les visions différentes et à admettre que les autres aussi contribuent à la concertation contraignante que nous impose la globalité des problèmes. Maintenant que l'aventure communiste a échoué avec son scientisme progressiste et conquérant, il faut reconnaître la responsabilité de la logique néolibérale et mettre en place de façon urgente la dimension collective de la planète de façon pluraliste.

N. Bouleau/Ecole Nationale des Ponts et Chaussées,

D. Bourg/Université de Lausanne/ Vice-Président de la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l'Homme.

Références :

International Earth system expert workshop on ocean stresses and impacts, June 2011, http://www.stateoftheocean.org/pdfs/1906_IPSO-LONG.pdf.

Philosophical Transactions of the Royal Society A, Four degrees and beyond: the potential for a global temperature increase of four degrees and its implications, January 13, 2012.

PNUE, GEO 5. L'avenir de l'environnement mondial. Résumé à l'attention des décideurs, juin 2012.

D. Barnosky et alii, "Approaching a state shift in Earth's biosphere", Nature, 7 June 2012, Vol. 486, pp. 52-58.

N. Bouleau "Un, deux, trois, soleil" Esprit déc. 2009.

D. Bourg et K. Whiteside Vers une démocratie écologique, Seuil 2011.

F. Grosse Futuribles, Juillet-Août 2010.

M. Thatcher, Interview au Women's Own Magazine 1987.

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Parabole (du grec παραϐολή *, « rapprochement, comparaison ») : une des variétés de l’allégorie.

Figure de rhétorique consistant en une courte histoire qui utilise les événements quotidiens pour illustrer un enseignement, une morale ou une doctrine, elle offre un fait qui doit servir à la démonstration d’une vérité d’un autre ordre, rendant cette dernière plus facile à saisir.

Exemple : « Regardez les oiseaux du ciel : ils ne sèment ni ne moissonnent, et ils n'amassent rien dans des greniers; et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu'eux ? »

(Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu, chapitre 6, verset 26 (traduction d'après la Bible Louis Segond)

Interprétation :

Les oiseaux sont les plus petites créatures de la nature or Dieu s'en occupe ; alors sa création majeure qu'est l'humain, il la nourrit également, et fort importante est la parole du Christ comme nourriture donnée ; Jésus n’empêche pas de semer pour se nourrir, mais il ne faut pas le faire avec l'anxiété du lendemain. Dieu, par le bras de Jésus, a opéré la multiplication des pains pour 5 000 personnes.

(D’après l’homélie XXI de Jean Chrysostome sur saint-Matthieu, paragraphe 2 et 3)

En quoi une parabole interpelle et est profondément subversive :

C’est un « pas de côté »

Une aide puissante, un levier.

Dans le Bouc émissaire, page 270, René Girard remarque que « paraballo signifie jeter quelque chose en pâture à la foule pour apaiser son appétit de violence, de préférence une victime, un condamné à mort ; c'est ainsi qu'on se tire soi-même d'une situation épineuse, de toute évidence. C'est pour empêcher la foule de se retourner contre l'orateur que celui-ci recourt à la parabole, c'est-à-dire à la métaphore. »

C’est un dérivatif urgent pour éviter le pire !

Une parabole solaire pour chaque famille = un remède :

- aux dégâts dus à la folie financière (les peuples ne sont pas dupes, voir l’exemple à suivre de l’Islande), à la pauvreté, au mépris, à l’absence de démocratie réelle et de perspective,

- au saccage de notre milieu naturel,

- à l’égoïsme, pour une solidarité retrouvée entre des peuples et des individus dignes,

… soit une bonne réponse à la juste colère des indignés !

Source : http://blogs.mediapart.fr/blog/hlnlink/270612/autonomie-des-peuples-grace-la-production-d-electricite-propre-une-parabole
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