CESSER de PAYER LA DETTE est un DROIT INTERNATIONAL
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CESSER de PAYER LA DETTE est un DROIT INTERNATIONAL
Les nouveaux principes directeurs relatifs à la dette extérieure et aux droits de l’homme
Résumé du rapport final de l’Expert des Nations-unies sur la dette extérieure
3 août par Mohamed Dabo
Source : http://cadtm.org/Les-nouveaux-principes-directeurs
Plusieurs études ont déjà montré le lien intangible entre la dette publique, le développement et les droits humains. La dernière en date est le rapport de Cephas Lumina, l’Expert indépendant des Nations-unies sur la dette portant sur les « principes relatifs à la dette extérieure et aux droits de l’homme |1| ». Son rapport présenté en juin 2012 lors de la 20ème session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU rappelle non seulement les règles de protection des droits humains applicables à la dette souveraine et aux politiques en la matière mais va plus loin en préconisant des mesures en rupture avec la gestion actuelle de la dette publique comme les audits de la dette. Sur plusieurs points, ce rapport rejoint les revendications du CADTM et d’autres organisations comme Jubilee Debt Campaign |2|. Nous donnons ici les points principaux de ce rapport.
L’impact négatif du remboursement de la dette sur les droits humains
Pour l’Expert, le mécanisme de la dette, tel qu’il est conçu aujourd’hui, ne tient pas compte des droits humains dont le respect et la protection s’imposent pourtant aux acteurs publics et privés. En effet, l’Expert rappelle que « les données empiriques montrent que pour nombre des pays les plus pauvres, les obligations liées au service de la dette sont souvent faites aux dépens des investissements sociaux, y compris dans les services qui contribuent à la réalisation des droits de l’homme ».
Le rapport rappelle, d’une part, que les États ont l’obligation d’agir « individuellement ou collectivement de respecter, protéger et réaliser les droits de l’homme » (point 6, page 13) et que d’autre part, les Institutions financières internationales (IFI) et les entreprises privées doivent « s’abstenir de formuler, d’adopter, de financer et de mettre en œuvre des politiques et programmes qui contreviennent directement ou indirectement à la jouissance des droits de l’homme » (point 9, page 13)
Le rapport dresse également un constat alarmant de l’initiative PPTE (Pays Pauvres Très Endettés) car seulement un quart des pays parvenus au point d’achèvement |3| sont en passe de réaliser l’objectif 1 des OMD (Objectifs du Millénaire pour le Développement) qui est la réduction de l’extrême pauvreté et de la faim.
Les obligations des créanciers
Le rapport pointe le soutien apporté par les créanciers comme le FMI et la Banque mondiale à certains régimes dont la nature démocratique est douteuse. En effet, nombreux sont les exemples de régimes unanimement qualifiés de dictature qui ont néanmoins bénéficié de l’assistance de certains créanciers |4|.
Le rapport appelle également à une plus grande vigilance des prêteurs quant aux projets qu’ils financent. Dans les cas où un réel doute existe quant à l’utilisation des fonds prêtés, les créanciers doivent renoncer à octroyer les fonds.
Par ailleurs, les créanciers qui financent des projets doivent pouvoir évaluer leur impact sur les droits humains, notamment sur les couches les plus exposées et défavorisées de la population. Ce qui suppose une analyse de l’impact sexospécifique de la mise en œuvre de certains programmes qui peuvent conduire à la réduction de services publics indispensables entraînant entre autres l’appauvrissement de certaines catégories de la population au premier rang desquelles figurent souvent les femmes.
Le rapport exhorte donc les États à travers des analyses d’impact à accorder « une attention particulière à certains groupes de la société qui peuvent être particulièrement vulnérables aux politiques et programmes relatifs à la dette extérieure, la stabilité macroéconomique, la réforme structurelle, la libéralisation du commerce et l’investissement, notamment les femmes… » (point 13, page 14). Ainsi l’Expert relève la nécessité d’une analyse de la viabilité des projets a priori et a posteriori afin que les acquis en matière de droits humains ne soient pas remis en cause.
Le rapport épingle aussi le fait que les créanciers font de l’ingérence dans la définition des politiques de développement des États. Cela se fait dans les pays du Sud mais également en Europe où la Troïka (Banque centrale européenne, Commission européenne, FMI) tirent profit de la crise économique pour soumettre les États à des mesures d’austérité drastiques menant entre autres à la privatisation outrageuse de services publics, à l’augmentation de l’âge de la retraite ou encore à la réduction de l’effectif de la fonction publique.
Le rapport dénonce ces pratiques en disant que « Les États créanciers et les institutions financières internationales ne doivent pas tirer parti d’une crise économique, financière ou liée à la dette extérieure pour promouvoir des réformes structurelles dans les États débiteurs, aussi utiles ces réformes puissent-elles être considérées sur le long terme. De telles réformes devraient être engagées, formulées et mises en œuvre par les États débiteurs eux-mêmes, s’ils le jugent approprié, dans le cadre d’un processus indépendant de développement national ». (point 80, page 22)
Pour l’Expert, cette ingérence des créanciers constitue une atteinte indéniable et flagrante à la souveraineté des États et une violation pure et simple du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Les États doivent pouvoir définir leur politique économique sans céder à une quelconque pression extérieure. Cette souveraineté s’applique notamment à l’exploitation de leurs ressources naturelles. Or les faits montrent le contraire. Le rapport préconise donc l’abandon des politiques d’ajustement structurel car celles-ci permettent aux créanciers, souvent en position de force, de conditionner l’octroi de prêts à de vastes réformes macroéconomiques dans les Etats débiteurs.
Quelles solutions face au problème de la dette ?
Les mesures présentées dans ce rapport sont les suivantes :
Privilégier les sources internes non génératrices d’endettement
Afin de limiter le risque de dépendance à l’égard des bailleurs de fonds, les États doivent d’abord mobiliser leurs ressources internes avant de conclure tout contrat de prêt. La Constitution équatorienne de 2008 représente à ce titre un modèle vu qu’elle encadre strictement les conditions dans lesquelles les autorités du pays peuvent contracter des emprunts |5|.
Plafonner le remboursement de la dette
Les créanciers doivent s’assurer que les Etats concluent des prêts qui ne remettent pas en cause leur aptitude à protéger les droits humains de leurs populations. Si ce n’est pas le cas, le remboursement du service de la dette doit être plafonné.
Mener des audits de la dette
L’Expert appelle, d’une part, les États emprunteurs à mener "périodiquement des audits transparents et participatifs de leurs portefeuilles d’emprunts conformément à la législation nationale qu’ils ont adoptée à cette fin" et d’autre part, les prêteurs à mener "périodiquement des audits publics de leurs portefeuilles d’emprunts pour en évaluer la conformité aux objectifs de leur coopération internationale aux fins du développement et de leur politique de prêts, aux priorités de développement des États emprunteurs et aux principes universels des droits de l’homme". Ces audits "devraient évaluer le processus de souscription des emprunts, l’utilisation des fonds empruntés et l’impact de la dette sur le développement et la réalisation des droits de l’homme". (points 67, 68 et 69, page 20)
Suspendre le remboursement de la dette
Le rapport souligne qu’un "changement de circonstances échappant au contrôle de l’Etat emprunteur" est de nature à justifier un moratoire sur la dette et la renégociation des contrats de prêts. Les créanciers des pays ayant connu des soulèvements populaires comme en Tunisie et en Égypte pourraient donc suspendre le remboursement du service de la dette, le temps qu’un audit intégral et indépendant détermine la part odieuse et illégitime.
Comme le préconise le rapport, les Etats débiteurs doivent pouvoir définir au plan interne les critères de la dette odieuse et illégitime dont les caractéristiques principales définies dans le droit international sont au minimum :
Absence de consentement de la population de l’Etat débiteur
Absence de bénéfice à cette population
La connaissance par les créanciers des éléments ci-dessus
On peut toutefois regretter le fait que l’Expert n’appelle pas explicitement à l’annulation pure et simple de la dette illégitime et odieuse identifiée comme telle par le rapport d’audit.
Il appartient à présent aux mouvements sociaux de s’approprier ce rapport onusien pour faire pression sur les décideurs politiques afin que les principes contenus dans ce rapport soient appliqués et respectés.
Résumé du rapport final de l’Expert des Nations-unies sur la dette extérieure
3 août par Mohamed Dabo
Source : http://cadtm.org/Les-nouveaux-principes-directeurs
Plusieurs études ont déjà montré le lien intangible entre la dette publique, le développement et les droits humains. La dernière en date est le rapport de Cephas Lumina, l’Expert indépendant des Nations-unies sur la dette portant sur les « principes relatifs à la dette extérieure et aux droits de l’homme |1| ». Son rapport présenté en juin 2012 lors de la 20ème session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU rappelle non seulement les règles de protection des droits humains applicables à la dette souveraine et aux politiques en la matière mais va plus loin en préconisant des mesures en rupture avec la gestion actuelle de la dette publique comme les audits de la dette. Sur plusieurs points, ce rapport rejoint les revendications du CADTM et d’autres organisations comme Jubilee Debt Campaign |2|. Nous donnons ici les points principaux de ce rapport.
L’impact négatif du remboursement de la dette sur les droits humains
Pour l’Expert, le mécanisme de la dette, tel qu’il est conçu aujourd’hui, ne tient pas compte des droits humains dont le respect et la protection s’imposent pourtant aux acteurs publics et privés. En effet, l’Expert rappelle que « les données empiriques montrent que pour nombre des pays les plus pauvres, les obligations liées au service de la dette sont souvent faites aux dépens des investissements sociaux, y compris dans les services qui contribuent à la réalisation des droits de l’homme ».
Le rapport rappelle, d’une part, que les États ont l’obligation d’agir « individuellement ou collectivement de respecter, protéger et réaliser les droits de l’homme » (point 6, page 13) et que d’autre part, les Institutions financières internationales (IFI) et les entreprises privées doivent « s’abstenir de formuler, d’adopter, de financer et de mettre en œuvre des politiques et programmes qui contreviennent directement ou indirectement à la jouissance des droits de l’homme » (point 9, page 13)
Le rapport dresse également un constat alarmant de l’initiative PPTE (Pays Pauvres Très Endettés) car seulement un quart des pays parvenus au point d’achèvement |3| sont en passe de réaliser l’objectif 1 des OMD (Objectifs du Millénaire pour le Développement) qui est la réduction de l’extrême pauvreté et de la faim.
Les obligations des créanciers
Le rapport pointe le soutien apporté par les créanciers comme le FMI et la Banque mondiale à certains régimes dont la nature démocratique est douteuse. En effet, nombreux sont les exemples de régimes unanimement qualifiés de dictature qui ont néanmoins bénéficié de l’assistance de certains créanciers |4|.
Le rapport appelle également à une plus grande vigilance des prêteurs quant aux projets qu’ils financent. Dans les cas où un réel doute existe quant à l’utilisation des fonds prêtés, les créanciers doivent renoncer à octroyer les fonds.
Par ailleurs, les créanciers qui financent des projets doivent pouvoir évaluer leur impact sur les droits humains, notamment sur les couches les plus exposées et défavorisées de la population. Ce qui suppose une analyse de l’impact sexospécifique de la mise en œuvre de certains programmes qui peuvent conduire à la réduction de services publics indispensables entraînant entre autres l’appauvrissement de certaines catégories de la population au premier rang desquelles figurent souvent les femmes.
Le rapport exhorte donc les États à travers des analyses d’impact à accorder « une attention particulière à certains groupes de la société qui peuvent être particulièrement vulnérables aux politiques et programmes relatifs à la dette extérieure, la stabilité macroéconomique, la réforme structurelle, la libéralisation du commerce et l’investissement, notamment les femmes… » (point 13, page 14). Ainsi l’Expert relève la nécessité d’une analyse de la viabilité des projets a priori et a posteriori afin que les acquis en matière de droits humains ne soient pas remis en cause.
Le rapport épingle aussi le fait que les créanciers font de l’ingérence dans la définition des politiques de développement des États. Cela se fait dans les pays du Sud mais également en Europe où la Troïka (Banque centrale européenne, Commission européenne, FMI) tirent profit de la crise économique pour soumettre les États à des mesures d’austérité drastiques menant entre autres à la privatisation outrageuse de services publics, à l’augmentation de l’âge de la retraite ou encore à la réduction de l’effectif de la fonction publique.
Le rapport dénonce ces pratiques en disant que « Les États créanciers et les institutions financières internationales ne doivent pas tirer parti d’une crise économique, financière ou liée à la dette extérieure pour promouvoir des réformes structurelles dans les États débiteurs, aussi utiles ces réformes puissent-elles être considérées sur le long terme. De telles réformes devraient être engagées, formulées et mises en œuvre par les États débiteurs eux-mêmes, s’ils le jugent approprié, dans le cadre d’un processus indépendant de développement national ». (point 80, page 22)
Pour l’Expert, cette ingérence des créanciers constitue une atteinte indéniable et flagrante à la souveraineté des États et une violation pure et simple du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Les États doivent pouvoir définir leur politique économique sans céder à une quelconque pression extérieure. Cette souveraineté s’applique notamment à l’exploitation de leurs ressources naturelles. Or les faits montrent le contraire. Le rapport préconise donc l’abandon des politiques d’ajustement structurel car celles-ci permettent aux créanciers, souvent en position de force, de conditionner l’octroi de prêts à de vastes réformes macroéconomiques dans les Etats débiteurs.
Quelles solutions face au problème de la dette ?
Les mesures présentées dans ce rapport sont les suivantes :
Privilégier les sources internes non génératrices d’endettement
Afin de limiter le risque de dépendance à l’égard des bailleurs de fonds, les États doivent d’abord mobiliser leurs ressources internes avant de conclure tout contrat de prêt. La Constitution équatorienne de 2008 représente à ce titre un modèle vu qu’elle encadre strictement les conditions dans lesquelles les autorités du pays peuvent contracter des emprunts |5|.
Plafonner le remboursement de la dette
Les créanciers doivent s’assurer que les Etats concluent des prêts qui ne remettent pas en cause leur aptitude à protéger les droits humains de leurs populations. Si ce n’est pas le cas, le remboursement du service de la dette doit être plafonné.
Mener des audits de la dette
L’Expert appelle, d’une part, les États emprunteurs à mener "périodiquement des audits transparents et participatifs de leurs portefeuilles d’emprunts conformément à la législation nationale qu’ils ont adoptée à cette fin" et d’autre part, les prêteurs à mener "périodiquement des audits publics de leurs portefeuilles d’emprunts pour en évaluer la conformité aux objectifs de leur coopération internationale aux fins du développement et de leur politique de prêts, aux priorités de développement des États emprunteurs et aux principes universels des droits de l’homme". Ces audits "devraient évaluer le processus de souscription des emprunts, l’utilisation des fonds empruntés et l’impact de la dette sur le développement et la réalisation des droits de l’homme". (points 67, 68 et 69, page 20)
Suspendre le remboursement de la dette
Le rapport souligne qu’un "changement de circonstances échappant au contrôle de l’Etat emprunteur" est de nature à justifier un moratoire sur la dette et la renégociation des contrats de prêts. Les créanciers des pays ayant connu des soulèvements populaires comme en Tunisie et en Égypte pourraient donc suspendre le remboursement du service de la dette, le temps qu’un audit intégral et indépendant détermine la part odieuse et illégitime.
Comme le préconise le rapport, les Etats débiteurs doivent pouvoir définir au plan interne les critères de la dette odieuse et illégitime dont les caractéristiques principales définies dans le droit international sont au minimum :
Absence de consentement de la population de l’Etat débiteur
Absence de bénéfice à cette population
La connaissance par les créanciers des éléments ci-dessus
On peut toutefois regretter le fait que l’Expert n’appelle pas explicitement à l’annulation pure et simple de la dette illégitime et odieuse identifiée comme telle par le rapport d’audit.
Il appartient à présent aux mouvements sociaux de s’approprier ce rapport onusien pour faire pression sur les décideurs politiques afin que les principes contenus dans ce rapport soient appliqués et respectés.
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